Dans son baromètre semestriel sur les jeunes et l'emploi mené en collaboration avec OpinionWay, Prism'emploi témoigne d'une inquiétude croissante des jeunes face à un marché du travail difficile et souligne les atouts positifs de l'intérim perçu par les jeunes en début de carrière.
Après une première vague de questionnaires renseignée en décembre 2012, Prism'emploi, la fédération des professionnels du recrutement et de l'intérim (600 adhérents représentant 90 % du CA du secteur) a décidé de renouveler son enquête auprès des jeunes en septembre 2013, pour recueillir leur sentiment sur l'intérim face au marché de l'emploi. Les résultats de ce dernier coup de sonde publiés le 21 octobre dernier, témoignent d'une montée générale du pessimisme à l’égard d’un marché du travail qui ne redémarre pas, mais aussi d'un recours toujours plus naturel de l'intérim pour trouver un emploi.
Une généralisation du pessimisme
« La situation actuelle des jeunes de moins de 26 ans est révélatrice du marché du travail en France » explique Prism'emploi. « Seuls 41 % sont en emploi, score stable par rapport à la première vague du Baromètre, 41 % sont étudiants (+ 5 points) et 14 % sont demandeurs d’emploi (- 2 points). » Ces premiers chiffres expliquent à eux-seuls pourquoi la situation de l’emploi est toujours perçue de façon négative par les jeunes. Et cette impression s’amplifie en septembre selon Prism'emploi : 15 % des jeunes seulement se disent ainsi optimistes (- 3 points). « Alors que deux visions distinctes émergeaient, différenciant d’un côté les étudiants et de l’autre les jeunes actifs ou en recherche d’emploi, la tendance d’une inquiétude généralisée s’installe ». La dernière vague du baromètre pointe ainsi un vrai repli de l'optimisme des étudiants sur la situation de l’emploi dans le secteur ou le métier auquel ils se destinaient (73 % il a 6 mois, 64 % aujourd'hui). Du côté des jeunes actifs, le baromètre fait ressortir une certaine constance : 50 % se disent optimistes, ce qui signifie au négatif que 50 % ne le sont pas ! Interrogés sur leur sentiment face à l'accès à l'emploi, de moins en moins de jeunes s'estiment confiants dans leur employabilité. « Une baisse généralisée qui n’a pourtant pas gommé les variations selon leur situation professionnelle constatées lors de la première vague » résume Prism'emploi. Ainsi, pour les jeunes qui ne sont pas en emploi 34 % se disent confiants (- 3 points). « Parmi eux, les jeunes en formation ou les étudiants sont ceux dont la confiance a le plus reculé sur la période (respectivement - 6 et - 8 points). » Quant aux jeunes en emploi, 40 % restent optimistes (- 4 points). « Cette baisse touche plus particulièrement les 18 à 21 ans (- 7 points). »
L'intérim gagne des points chez les jeunes
Sachant que l'accès à l'emploi est souvent synonyme de parcours du combattant, de plus en plus de jeunes plébiscitent l'intérim. Cela se traduit notamment par une image toujours plus positive de l'intérim, et de la qualité d'intérimaire. Ainsi, pour 90 % (+ 3 % en 6 mois) des jeunes interrogés (dont près d'1/3 sont passés par l'intérim), le travail temporaire permet d'aquérir une expérience professionnelle. Pour 84 % (+ 3 % également), le travail temporaire permet de développer son employabilité, et pour 80 % d'apprendre différents métiers (+ 3 %). »À l’heure où l’enjeu est pour eux d'améliorer leur employabilité, la diversité des missions résonne donc comme un levier efficace. » Ce sentiment est encore plus partagé lorsque l'on regarde les réponses des 31 % du panel ayant déjà directement fait l'expérience de l'intérim. « Pour 80 % d’entre eux, l’intérim favorise leur insertion, que ce soit par un accès rapide à l’emploi, ou comme une alternative aux contrats durables plus rares en cette période. Pour 55 % de ces jeunes, le travail temporaire s’ancre dans une logique de formation. »
Accompagner les jeunes, un rôle primordial des agences d'emploi
Pour François Roux, délégué général de Prism’emploi : « L’intérim n’est pas pour les jeunes, contrairement aux idées reçues, une voie de précarité, c’est bien souvent la première brique posée à la construction de leur parcours professionnel. Ils le savent et nous le disent ! ». Clairement, les résultats de ce sondage montrent que « les jeunes sont inquiets mais pas résignés. Ils sont en attente d’accompagnement et de conseils. C’est justement la mission des agences d’emploi que d’agir au quotidien pour leur apporter des réponses et contribuer à leur insertion sur le marché de l’emploi. » Ce rôle d'accompagnement et de conseil est largement bien compris par les jeunes. 30 % attestent ainsi qu'ils feraient confiance à une agence d'emploi pour trouver un emploi équivalent s’ils venaient à perdre le leur (+ 5 points). « En progression de 3 points, 8 % des jeunes en poste le sont grâce à l’action des agences d’emploi, faisant de ces dernières un des outils principaux utilisés par les jeunes pour trouver un emploi. »
Méthodologie : Le sondage a été réalisé sur un échantillon représentatif de 1 008 jeunes français âgés de moins de 26 ans interrogés en ligne du 20 au 25 septembre 2013. La première vague a été réalisée du 19 au 28 décembre 2012.
Dominique André-Chaigneau, Franchise Intérim ©