Il ne faut pas s'étonner que le marché de l'intérim se soit réduit du fait de la crise. Avec une demande plus faible, la concurrence se fait plus rude, mais le besoin d'une main d’œuvre plus souple s'est accru. En tirant parti d'une plus grande capacité d'adaptation, la franchise est la mieux placée pour passer le cap. Analyse et commentaires.
L'évolution du secteur de l'intérim
Autrefois, une agence d'intérim n'avait qu'une fonction : fournir des candidats au remplacement d'un salarié en congés ou en arrêt maladie. Aujourd'hui, avec une certaine libéralisation du marché et la loi de programmation pour la cohésion sociale du 18 janvier 2005 qui a permis de lever le monopole de placement de Pôle Emploi, les agences opèrent une mutation en profondeur. Elles seraient responsable de 45 700 recrutements (CDI ou CDD) effectués par les entreprises en 2011 (un chiffre en hausse de 22 % par rapport à l'année précédente). Cette offre vient remplir une niche laissée vacante par les grands cabinets de recrutement qui ne répondent pas aux besoins des PME locales.
Plus spécialisées et plus ouvertes sur des services annexes, les agences d'intérim sont désormais véritablement des agences d'emploi. C'est d'ailleurs ainsi que la fédération PRISME (professionnels de l'intérim, services et métiers de l'emploi) a décidé de les appeler.
Une population intérimaire qui change
Les agences d'intérim d'hier travaillaient principalement avec de la main d’œuvre qualifiée ou non qualifiée. Aujourd'hui, elles sont plus spécialisées et peuvent aisément répondre aux besoins d'un panel d'entreprises plus divers. En 2011, 40 000 cadres auraient travaillé via des agences d'emploi, ce qui représente une augmentation de 13 % sur l'année (130 % depuis 1999). Autre tendance forte, les seniors ont de plus en plus recours à l'intérim qui leur permet souvent de contourner les difficultés de la recherche d'emploi passé un certain âge.
En France, une pénétration disparate selon les régions
D'après les chiffres DARES, la répartition des agences d'intérim, franchisées ou non, sur le territoire français correspond au marché de l'emploi. Ce sont les régions les mieux peuplées et les plus dynamiques qui sont le mieux pourvues. En décembre 2011, on comptait 6763 agences d'emploi en France, avec en tête l'Île de France, suivie des régions Rhône-Alpes et PACA. Le taux d'augmentation du nombre d'agences sur l'année 2011 était de 5,60 % au niveau national. En tête des progressions, on note la Franche-Comté (20 agences créées soit 15 % d'augmentation), puis le Languedoc-Roussillon (22 créations d'agences et 10,90 %) et le Poitou-Charentes (17 nouvelles agences, c'est à dire 19,80 % de progression). Notez que l'Île de France, avec seulement 5,60 % d'augmentation, a vu la création de pas moins de 358 nouvelles agences. En bas du tableau, les DOM-TOM font figure de triste lanterne rouge avec une perte de vitesse de 10,20 % (5 agences disparues). Il s'agit cependant de l'unique région qui n'a pas vu de progression. D'après le PRISME, la progression des parts relatives donne vainqueurs les régions de l'ouest et du grand sud, et ce au détriment de l'Île de France.
Rédaction franchise-intérim©